Les étapes du Tour de France sont quelquefois rapidement étiquetées pour sprinteurs ou pour baroudeurs. La route de Revel autorisait les deux perspectives… et ce sont des sprinteurs qui se sont imposés sur un schéma de baroudeurs ! Animée des premiers aux derniers kilomètres par Peter Sagan, la course a en définitive été remportée par Michael Matthews, dont l’équipe Orica étéit en surnombre dans l’échappée. Le coureur australien, qui avait connu la frustration du forfait à cause d’une chute à l’entraînement au départ de Leeds en 2014, puis un calvaire de près de 3000 km après une chute encore plus lourde dans l’étape de Huy l’année dernière, s’impose dans le final de Revel pour la première fois sur le Tour de France, après avoir déjà gagné sur le Giro et la Vuelta. Au passage, le sprinteur d’Orica tient également une petite revanche personnelle sur Sagan qui l’avait devancé aux championnats du monde de Richmond. Le Slovaque récupère quant à lui le maillot vert, avec une large avance sur Mark Cavendish.  

Sagan intenable
La journée de repos ayant été profitable, les 193 coureurs classés dans l’étape d’Arcalis sont au départ d’Escaldes-Engordany. Si Brice Feillu accélère le premier au kilomètre zéro, la montée au Port d’Envalira est surtout le théâtre d’incessantes attaques de Peter Sagan dès le km 3, le plus souvent accompagné du maillot à pois Thibaut Pinot. Successivement, des groupes plus ou moins imposants se forment, avec 8 puis à 26 coureurs. Dans les 5 derniers kilomètres d’ascension, Rui Costa s’isole pour basculer en tête. Dès le début de la plongée sur Ax-les-Thermes, il est rejoint par Vincenzo Nibali, Peter Sagan et Michael Matthews. Le quatuor est poursuivi par une série de contre-attaquants, qui font enfler le groupe à neuf (km 44), puis à treize (km 63) et enfin à quinze (km 73), la formation étant stabilisée avec Mikel Landa (Sky), Gorka Izagirre (Movistar), Vincenzo Nibali (Astana), Peter Sagan (Tinkoff), Samuel Dumoulin (AG2R), Damiano Caruso, Greg Van Avermaet (BMC), Edvald Boasson Hagen, Stephen Cummings (Dimension Data), Tony Gallopin (Lotto-Soudal), Rui Costa (Lampre-Merida), Sylvain Chavanel (Direct Energie), Luke Durbridge, Daryl Impey, Michael Matthews (Orica).

IAM et Direct Energie à la manoeuvre
Contrôlés jusque-là par l’équipe Sky qui maintenait l’écart à une trentaine de secondes, les échappés sont « libérés » à partir de cette jonction, et progressent en dépit d’une très éphémère résistance de l’équipe Katusha au sein du peloton. Les attaquants atteignent un avantage maximal de 7’04 » au km 103 et conservent 6’20 » au sprint intermédiaire d’Aigues-Vives, où Peter Sagan remplit une partie de sa mission du jour en se ruant sur les 20 points en jeu pour le vainqueur. Le travail de poursuite reprend de la vigueur avec l’entrée en action des coureurs de IAM, puis de Direct Energie. Le peloton se rapproche ainsi à 4’15 » à 30 km de l’arrivée.

Impey chargé d’épuiser Sagan
A 25 km de l’arrivée, c’est une fois encore Peter Sagan qui secoue la course : son accélération élimine la moitié de ses rivaux pour la gagne. Il ne reste plus que Boasson Hagen, Dumoulin, Van Avermaet, Durbridge, Impey et Matthews pour lui contester le bouquet revelien, spécialement une fois que les formations Direct Energie et IAM renoncent à combler l’écart. Le champion du monde bouscule à plusieurs reprises ce groupe de costauds dans la côte de Saint-Ferréol, et passe le reste du temps à répondre aux attaques d’Impey, chargé de l’épuiser. Dans la dernière ligne droite, Greg van Avermaet lance le sprint le premier, mais l’accélération la plus puissante est placée par Michael Matthews, qui s’impose devant Sagan avec une longueur d’avance.

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